Nous avons abordé dans un article précédent les danses Polynésiennes, découvrons maintenant ensemble la danse du couteau de feu tahitienne.
Origines de la danse du feu en Polynésie française
Pratiquée à de nombreuses occasions et par de nombreuses civilisations à travers le monde, notamment outre-mer, la danse du couteau de feu connaît plusieurs variantes et revêt plusieurs significations culturelles.
Chez les Polynésiens, elle trouve ses racines chez les Samoans ( peuple autochtone polynésien des îles Samoan, un archipel de Polynésie. Les îles du groupe sont divisées politiquement et géographiquement entre l’État indépendant du Samoa et les Samoa américains. ), et est originaire d’une danse nommée ‘ailao ou danse du couteau. Elle représente plutôt un rituel guerrier, de provocation et d’intimidation, mais également l’expression de la fierté du guerrier victorieux (lire article de Julie Doulic).
Dans d’autres cultures elle sert à effrayer les démons, les morts, à implorer un dieu, une divinité. Enfin, elle est pratiquée pour célébrer le changement de saison et demander à la nature d’être fertile.
De nos jours, la danse du feu est toujours très présente au sein des danses polynésiennes, et revêt avant tout un aspect spectaculaire plus qu’une danse traditionnelle.
Une chorégraphie embrasée
Habillés en tenue traditionnelle, ou simplement vêtus d’un paréo, les danseurs effectuent leur chorégraphie à l’aide des couteaux de feu. Ce sont des machettes dont les deux bouts sont enveloppés de serviettes imbibées d’alcool. On enflamme ensuite les serviettes pour le show.
A chaque extrémité on trouve deux petits crochets qui permettent à deux couteaux de s’accrocher ensemble afin de rendre le spectacle encore plus majestueux en réalisant des cercles de feu.
Le spectacle est accompagné de musique tribale au rythme des percussions. Les danseurs n’ont pas toujours de tatouages, contrairement à ce que l’on peut voir sur d’autres terres australes.
J’ai été particulièrement impressionnée par la dextérité avec laquelle les danseurs ont interprété les différentes chorégraphies sur la plage du Ficus (Restaurant situé sur l île de Tahaa). L’aspect très physique de cette discipline m’a aussi frappé : il faut des bras musclés, des poignets souples et résistants, ainsi que les hanches !
Je recommande ce spectacle de danse, tout en sirotant un cocktail 🙂
La Polynésie championne du monde de la danse du feu
Chaque année depuis 1990, l’hôtel Méridien Tahiti organise une compétition regroupant amateurs et professionnels de la discipline.
Au cours de cette manifestation baptisée Te Ahi Nui, on juge les candidats sur leur habilité, la vitesse d’exécution des figures imposées mais aussi sur leur style et la prise de risque.
Un seul et unique objectif pour ces danseurs : être le meilleur et pouvoir représenter officiellement la Polynésie aux Championnats du monde à Hawaii. L’opportunité pour eux de suivre les traces de Joseph Cadousteau, trois fois champion du monde en 2012, 2013 et 2015, à Honolulu (Hawaii).
La 21e et dernière édition de cette compétition s’est déroulée le 28 octobre 2019 au Tahiti Ia Ora Beach Resort à Punaauia (Lire article de tahiti info). Dix candidats en liste qui doivent rivaliser d’adresse et de courage pour espérer partir à Hawaii en mai 2020.
Bien que la compétition ait pris fin en Polynésie française, les tahitiens continuent de concourir aux championnats du monde d’Hawaii, et c’est ainsi que Joseph Cadousteau a encore emporté la 3è place aux championnats de danse du feu de 2022.
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