Durant mon escapade en Polynésie Française, j’ai eu la chance de visiter une ferme perlière sur l’île de Tahaa. J’ai découvert un univers fascinant dans lequel rigueur rime avec minutie et créativité. Je vous partage dans cet article ce que j’ai appris.
La création de la perle de Tahiti
Etape numéro 1 : collecte du naissain (embryon d’huîtres), matière première des élevages
Le principe consiste à suspendre à quelques mètres sous la surface de l’eau (entre 1,5 et 3 m) des collecteurs (bandes de matière synthétique). Imputrescibles et formés de recoins et alvéoles, ces collecteurs doivent permettent aux naissains de se fixer et s’abriter des prédateurs. Placés de manière empirique tout au long de l’année, on les laisse entre 12 et 24 mois sous l’eau pour produire des juvéniles de 5 à 10 centimètres.

Etape numéro 2 : l’élevage des huîtres à perle noire de Tahiti
Cette étape consiste à enlever les juvéniles des collecteurs pour les placer dans des paniers lanternes ou des caisses grillagées, jusqu’à ce qu’ils atteignent une taille comprise entre 9 et 11 centimètres.
Pour cela, la coquille de chaque juvénile est percée au niveau d’une « oreille » et les jeunes huîtres sont attachées par un fil nylon. L’ensemble est ensuite remis à l’eau à une profondeur maximale de 15 m et pour une période de 3 à 12 mois.





Etape numéro 3 : la greffe
Greffer une huître, cela revient à introduire un nucléus (petite perle) et un greffon (morceau de tissu de 1 mm découpé dans le manteau d’un huître donneuse) au niveau de la poche perlière.
Afin que l’introduction de ce nucléus et de ce greffon n’engendre pas de lésions au niveau des tissus de l’huître receveuse, il faut que la taille de la poche perlière soit assez grande. Donc seules les huîtres âgées de plus de 2 ans peuvent être greffées.
Une fois inséré dans l’huître receveuse, le greffon fusionne avec les tissus de l’huître receveuse et un sac perlier se développe autour du nucléus.
Après les différentes interventions, il faut une période d’immersion et d’entretien d’au minimum 18 mois pour que la perle puisse secréter une couche de nacre suffisante et ainsi pouvoir être récoltée.
Etape numéro 4 : la récolte de la perle noire de Tahiti
Dix-huit mois donc après la greffe, les perles sont récoltées.
Cette récolte se fait en apnée afin de ne pas endommager le site. En effet, les bulles émisent lorsque l’on plonge en bouteille représente un risque pour les huitres.
Une fois hors de l’eau, c’est le greffeur qui prend le relais. D’un délicat coup de scalpel (il ne faut ni rayer la perle ni abimer l’huitre), il incise la gonade et récupère la perle à l’aide d’une petite cuillère.
La perle est ensuite examinée. Si elle est de qualité, une seconde greffe est alors immédiatement réalisée avec un nucléus de la taille de la perle récoltée. C’est ce que l’on appelle une « surgreffe ». Les huîtres peuvent être ainsi greffées deux à trois fois, la taille de la perle obtenue étant de plus en plus grande.
Les perles sont ensuite classées suivant un certain nombre de critères pour pouvoir être exploitées :
- Forme des perles
- Dimension des perles
- Couleur des perles
- Surface des perles
- Brillance des perles
Sources : Futura Planète, attolls Polynesie
Facebook de la ferme perlière : Iaorana

La création de bijoux
C’est l’ultime étape avant la vente : la création des bijoux.
Réunir les perles similaires
Les perles de culture sont toutes différentes les unes des autres. Chaque perle a sa propre couleur, sa propre taille, sa propre forme, et c’est la que réside la plus grande difficulté du créateur : il faut réussir à réunir les perles les plus similaires pour tenter de former le bijou parfait.
Collier, boucles d’oreilles ou encore bracelet : il faut une harmonie parfaite. Pour cela, des yeux d’expert hautement qualifié avec des années d’expérience, sont nécessaires.
Perçage de la perle de Tahiti
Une fois les perles choisies et le bijou imaginé, il faut assembler le tout et donc percer les perles.
La perforation se fait à l’aide d’un petit forêt à trois pans. C’est une tâche minutieuse et précise. En effet, un travail bâclé peut détériorer la perle, ou la rendre inexploitable (si le trou est légèrement décentré par exemple, le collier ne sera pas joli).
Assemblage des perles noires de Tahiti
C’est la dernière étape avant la vente et comme tout bijou, le résultat ne sera que l’expression des pensées d’un artiste.
Différents bijoux à base de perles de Tahiti sont proposés :
– Collier de perles
– Bracelets de perles
– Boucles d’oreilles ornées de perles
– Bagues,
…. il y en a vraiment pour tous les goûts.
De mon côté, je suis revenue avec un collier qui ne me quitte pas.
